Une femme de 32 ans reconnue coupable d'avoir escroqué la plus grande banque américaine
L'Américaine Charlie Javice a été reconnue coupable d'avoir escroqué la grande banque JPMorgan Chase dans le cadre du rachat de sa start-up Frank, spécialisée dans le financement des études, pour un montant de 175 millions de dollars. C'est ce que rapportent plusieurs médias américains, dont Bloomberg et AP.

- Publié le 29-03-2025 à 07h56

Un jury new-yorkais a rendu son verdict vendredi à l'encontre de la jeune femme de 32 ans, qui ne connaîtra sa peine que plus tard. Il a estimé que Mme Javice avait menti et falsifié les données relatives aux utilisateurs pour convaincre la plus grande banque du pays que son site comptait plus de 4,25 millions d'utilisateurs, alors qu'il en comptait en réalité moins de 300.000. Elle a agi de la sorte afin de recevoir un montant plus élevé pour son entreprise.
La femme d'affaires avait également assuré à la banque que la base d'utilisateurs passerait de 4 à 10 millions de profils en peu de temps, écrit AP.
Le procès a également mis en lumière les processus de contrôle au sein de JPMorgan. Malgré la participation d'environ 350 employés de la banque à l'audit de la transaction en 2021, aucun n'a détecté la fraude.
Charlie Javice risque théoriquement une peine de 30 ans de prison, car la fraude bancaire est un délit grave. Il est cependant probable que sa peine soit moins lourde.
Le procès se poursuivra la semaine prochaine. En attendant, le juge doit décider si la trentenaire et un co-prévenu doivent porter un bracelet électronique en attendant le verdict sur la peine. Selon sa défense, cela serait difficile à combiner avec son nouvel emploi de professeure de pilates.
Charlie Javice avait fondé la start-up alors qu'elle avait une vingtaine d'années et avait rapidement acquis une certaine notoriété. Ainsi, avant même que le scandale n'éclate, elle figurait dans le prestigieux classement "30 under 30" du magazine économique américain Forbes.
Cette affaire n'est pas sans rappeler celle de fraude impliquant Elizabeth Holmes, qui a été condamnée à 11 ans de prison en 2022. Depuis 2004, cette dernière avait levé des centaines de millions de dollars auprès d'investisseurs pour sa start-up Theranos, qui avait mis au point un test sanguin à la technologie révolutionnaire ne nécessitant que quelques gouttes de sang pour détecter des maladies comme le cancer ou le diabète. Mais, en 2015, le Wall Street Journal avait révélé que les tests ne fonctionnaient pas du tout et que Mme Holmes avait menti sur l'état d'avancement du développement de la technologie.